Lorsqu’on rénove un bâtiment, l’une des étapes les plus délicates concerne souvent la remise à niveau du sol. Les anciens planchers présentent fréquemment des irrégularités, des creux, des bosses ou des pentes mal maîtrisées.

Ces défauts peuvent rendre la pose d’un nouveau revêtement difficile, voire impossible, sans une préparation adaptée.

C’est là qu’intervient la pose d’une chape, qui permet non seulement de créer une surface plane et stable, mais aussi de corriger les différences de niveau d’un ancien sol. Encore faut-il choisir la bonne technique et respecter certaines étapes clés pour garantir un résultat durable.

Identifier les défauts de niveau existants

Avant toute chose, il est indispensable de réaliser un diagnostic précis du support existant. Ce relevé de planéité permet de mesurer les écarts de niveau sur l’ensemble de la pièce, à l’aide d’un niveau laser, d’une règle de maçon ou d’un niveau à bulle sur longue latte. On identifie alors les zones trop basses, les parties bombées ou les pentes involontaires.

Dans les vieilles bâtisses, les différences de niveau peuvent parfois atteindre plusieurs centimètres, surtout si le support est un vieux dallage irrégulier, un plancher bois qui a bougé, ou une dalle béton affaissée. Ces écarts doivent être corrigés avant d’envisager la pose d’un carrelage, d’un parquet ou de tout autre revêtement.

Une fois les défauts repérés, il est important d’évaluer l’état général du support : présence de fissures, d’humidité, de matériaux friables ou non adhérents. Cela conditionnera le choix de la chape la plus adaptée.

Choisir la bonne solution de rattrapage

Le choix de la technique de mise à niveau dépend de plusieurs critères : l’ampleur des différences de niveau, la surface à couvrir, la hauteur disponible sous plafond, le type de support et le revêtement final.

Si les différences de niveau sont légères (moins de 2 cm), un simple ragréage autolissant peut suffire. Ce type de produit est une pâte fluide qui vient épouser les irrégularités du sol et se met en œuvre rapidement. Il est idéal pour les petits écarts ou les zones localisées, notamment avant la pose d’un revêtement souple (PVC, linoléum, moquette).

Pour des écarts plus importants, on optera plutôt pour une chape de rattrapage, qui peut être de type traditionnelle (mélange de sable, ciment et eau) ou fluide (chape liquide à base d’anhydrite ou de ciment). La chape permet de repartir d’un niveau zéro, de corriger les pentes et de créer une base solide et plane sur plusieurs centimètres d’épaisseur. Elle est indispensable avant la pose de carrelage, de pierre ou de parquet collé.

Dans certains cas extrêmes, notamment sur des sols bois ou très irréguliers, on peut recourir à une chape sèche, composée de granulats légers nivelés puis recouverts de plaques en fibres-gypse. Cette solution est rapide à mettre en œuvre, légère et sans séchage, ce qui peut être utile en rénovation lourde.

Bien préparer le support avant la pose de chape

Quelle que soit la solution choisie, la réussite du rattrapage passe par une préparation minutieuse du support. Il faut d’abord dépoussiérer soigneusement la surface, éliminer toutes les parties friables ou non adhérentes, et traiter les éventuelles fissures structurelles. Un primaire d’accrochage est souvent nécessaire pour favoriser l’adhérence de la chape au support, notamment sur un sol poreux ou fermé (carrelage, dalle béton lisse, etc.).

Dans le cas d’une rénovation sur plancher bois, il faudra d’abord poser un treillis de désolidarisation ou une natte de découplage pour éviter les remontées d’humidité et les mouvements structurels.

Il est aussi essentiel de prévoir des repères de niveau sur les murs à l’aide d’un niveau laser, pour garantir l’uniformité de la chape sur toute la surface.

Appliquer la chape dans les règles de l’art

La mise en œuvre de la chape doit être réalisée avec précision. Pour une chape traditionnelle, le chapiste tire le mortier avec une règle de maçon en suivant les guides de niveau préalablement placés. Il faut veiller à bien compacter la chape, à la talocher régulièrement, et à respecter les temps de séchage avant de poser un revêtement.

Pour une chape fluide, le produit est coulé sur toute la surface puis tiré à la barre de répartition. Le produit se met naturellement à niveau grâce à sa fluidité, mais il faut néanmoins contrôler le niveau avec des piges et éliminer les bulles d’air avec un rouleau débulleur.

Il est primordial de respecter les temps de séchage indiqués par le fabricant. Une chape trop jeune peut entraîner des désordres au niveau du revêtement (décollement, fissures, taches d’humidité). En rénovation, ces délais sont d’autant plus importants que le support peut être hétérogène ou retenir l’humidité.

Les points à retenir

Rattraper les différences de niveau d’un ancien sol est une étape incontournable en rénovation pour garantir un sol plat, stable et prêt à recevoir un revêtement. Grâce à une bonne analyse du support, au choix de la solution technique adaptée (ragréage, chape traditionnelle, fluide ou sèche), et à une mise en œuvre rigoureuse, il est tout à fait possible de corriger efficacement les irrégularités d’un plancher ancien. Le recours à un chapiste professionnel est souvent la meilleure garantie pour obtenir un résultat durable et conforme aux normes en vigueur.